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Le sens de la vie (2023)

performance à réaliser à 18h56, 24’

Le sens de la vie est une performance réalisée pour la première fois à la Tôlerie, en 2023, puis en 2024 au doc avec un habillage sonore de Toco Vervisch. D’une longueur de 24 minutes, elle reprend la structure des heures-miroirs, ces moments où le nombre de minutes égale celui des heures. Ces temps de communication avec l’invisible, sous la figure de l’ange gardien, deviennent des prétextes pour explorer l’idée d’une duplicité perdue du monde, sous les assauts du réalisme capitaliste. On y rencontre Mark Fisher, bien sûr, mais aussi le physicien Kurt Gödel, la découverte du LSD, Margaret Thatcher, une étrange double performeuse, un monde génétiquement miroir, des grappes d’une plante nommée tubéreuse, qu’on interdisait aux jeunes filles de ramasser à cause de leurs vertus narcotiques et aphrodisiaques...

 

(...) Parfois, j’ai des vertiges existentiels. C’est plus fort que moi. En fin d’après-midi, particulièrement, quand les beaux jours reviennent, ça me prend comme une envie de pisser. La plupart du temps, c’est lorsque je suis seule, après être rentrée d’une journée de travail, dans la solitude de mon salon. Quand le désir métaphysique me saisit, quand je n’en peux plus, que j’ai soif de réponse, je dois décharger la tension. Je connais les gestes par coeur. Je les pratique avec une forme de solennité pudique. Il y a plusieurs étapes. D’abord, m’assurer que la porte est bien fermée, que le loquet est tourné vers l’intérieur. Ensuite, tirer légèrement les rideaux de la chambre pour retrouver le hygge, ce bien-être cocoon qui nous vient des pays nordiques. Quelques bougies, un peu de musique lowfi, et c’est parti. La soirée peut démarrer. D’une main fébrile, dans le lit j’ouvre mon ordinateur portable, je souffle sur le clavier pour enlever les poussières. Tout doit être parfait. Je tape les mots « Sens de la vie» Dans la barre de recherche Les 802.000 premiers résultats ne se font pas attendre, et je laisse le plaisir se dérouler sur l’écran caressant le pad à l’infini. (...)

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